Le burnout est-il en passe de devenir le nouveau mal du siècle ?
Selon le cabinet Technologia, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux, en 2012, le syndrome d’épuisement professionnel touchait 12,6% de la population active. Derrière ces estimations qu’en est-il vraiment ? Quelle est l’ampleur du phénomène ? Patrick Légeron, psychiatre spécialisé sur le sujet, constate le développement du burnout, mais déclare son ignorance en l’absence de statistiques totalement fiables.
Problème de définition
Le premier problème qui se pose lorsqu’on parle de burnout est celui de sa définition. Le syndrome n’est actuellement inscrit dans aucune classification médicale. 3 définitions coexistent aujourd’hui :
La première définition est la plus ancienne. Le terme burnout est né dans les professions de santé pour décrire l’épuisement lié à la confrontation répétée et/ou intense à l’échec. Il s’accompagne d’une fatigue chronique liée à l’investissement intense dans une cause qui échoue à produire les résultats ou récompenses attendues. Le syndrome était apparu chez les médecins et infirmiers confrontés quotidiennement aux limites de leur pouvoir et à la mort de leurs patients. Cela fait du burnout une maladie du don de soi, qui touche en priorité les personnes les plus investies et engagées dans leur travail.
La seconde définition est celle de l’OMS : le burnout désigne une fatigue intense, une perte de contrôle et une incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail.
Enfin, dans son ouvrage Burnout. Le syndrome d’épuisement professionnel C. Maslach propose de le définir par 3 éléments :
Un épuisement physique et mental.
Une atteinte émotionnelle qui se traduit d’abord par une hypersensibilité, puis par un détachement (dépersonnalisation).
Vient enfin un sentiment d’inaptitude, ainsi qu’une perte de motivation et de performance.
Les causes
Les origines de l’épuisement professionnel sont multiples : sentiment d’échec, charge de travail, saturation psychologique et émotionnelle, ambiance de travail délétère, manque de reconnaissance, perte de sens… Il est rare d’être face à une cause unique. Le cocktail le plus fréquent tient à la conjonction de 3 facteurs :
le surinvestissement sans ressourcement,
dans un environnement excessivement contraint,
et dans une ambiance de travail dégradée.
Une réelle souffrance
L’un des dangers serait de voir aujourd’hui des burnouts partout. Etre stressé dans son travail n’est pas le signe que l’on basculera vers une détresse plus sévère. L’organisme a des ressources pour faire face au stress ponctuel. C’est quand le stress devient chronique qu’il devient problématique et empêche le corps de récupérer. C’est alors que l’épuisement peut apparaître.
Aujourd’hui, le terme burnout sert à mettre des mots sur des situations de souffrances. Si le mot est parfois utilisé de façon inexacte, il n’en demeure pas moins un signe des temps et nous fait prendre conscience que la souffrance au travail est une question d’actualité.
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